Je suis dans la rue,
passe devant la cathédrale bleutée,
comme si j'allais quelque part,
le pas ferme, déterminé, voilà,
je rejoins Alsace-Lorraine,
les statues du Musée des Augustins
sont toujours aussi élégantes,
où vas-tu me disent-elles,
j'accélère le pas,
personne ne se doute que
j'évite les rues qui mènent au Canal,
au pont, à la rue en pente,
à l'escalier, à la porte,
à l'espoir émietté,
il me semble que
tout le monde fait pareil, c'est idiot,
pourvu que nous n'arrivions jamais,
ce serait terrible,
je vais quelque part, c'est certain,
cet enfant, là, qui court,
ce couple habillé d'éclats de rire,
sous les guirlandes tendues entre les balcons,
de part et d'autre de la rue,
eux aussi, nous y allons,
l'air est frais, un air d'inconnu,
j'en fais une histoire,
un visage a disparu à l'angle,
avalé par une vitrine
où l'univers est merveilleux,
lumières, vêtements de fête,
tables dressées, champagne,
ou bien un reflet,
c'est tout un, à l'infini,
il y a une foule compacte,
la rue est démesurément longue,
ce soir,
j'ai tout mon temps.
(23 décembre 2015)
Toulouse, place Saint-Étienne, 12 décembre 2015, 17h53. ©JJMarimbert
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