De ma fenêtre

De ma fenêtre
Toulouse, 5 juillet 2014, 21h15

jeudi 2 juillet 2015

L'appartement est silencieux


L'appartement est silencieux,
un chien dans un jardin aboie,
si loin que l'espace est dilaté,
tendant l'oreille, il y a des voix,
un homme, une femme répond,
ce sont des mots, aucun doute,
le frigo tout d'un coup ronronne,
la femme parle toujours, posée,
plus rien, si je parlais, si je criais,
m'entendraient-ils, arrêteraient-ils
de tisser leurs vies avec des quoi,
des qui, comment, pourquoi, vite,
surtout pas le vide, ne pas tomber,
aujourd'hui, chaleur insupportable,
et il dit, enfant, écouter aux portes,
le trou de la serrure, et ne rien voir,
cœur battant, moi jamais, silence,
la nuit enfin nous libère, mais petit
oui, je montais sur le tabouret bleu,
mon œil pleurait, des pieds, un dos,
rien, vie secrète, cachée, des corps
happés, le vide, tombent enlacés,
moi jamais, rien que d'y penser je,
le courant d'air fait claquer la porte,
je sursaute, parlais, me suis entendu,
je n'étais pas seul, la folie me guette,
arrête, quand on est seul on est seul,
enfin, jamais totalement, un rien et,
le chien est énervé, un chat, un rat,
la nuit dernière, deux heures, fou,
un aboiement bizarre, calme, têtu,
petit arrêt et il remettait ça, la nuit
était immense, depuis le lit, la rue
était immobile, et il recommençait,
un type a gueulé, quel idiot, et là
plus aucune voix, il fait noir, mais
demain, il va faire chaud, paraît-il,
j'allume, histoire de, pour l'ombre,
ah, je ne t'ai pas dit, je vais partir,
ça me rend nerveux, mais j'aime
les départs, la veille, m'entends-tu.

(2 juillet 2015)
Toulouse, 18 juin 2015, 3h50. ©JJMarimbert


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