tout là-bas les vagues submergent
la jetée, la fenêtre bat sous la mitraille
des embruns, il n'est pas utile
d'avoir passé la nuit en mer,
pour être enveloppé du parfum
des hauts fonds, le bol fumant
joue les caboteurs, brume de café,
je traverse un paysage où la roche
affleure, auréolée d'écume, noire
et mystérieuse, il suffirait de plonger
pour mesurer la fragilité de la vie,
le pain grillé a le goût du désert,
sous un implacable trou de feu,
l'eau gicle, éclate contre le côte,
je ne ferme jamais la fenêtre,
autant mourir avant l'heure, non,
laisser faire les éléments, écouter
le vacarme du port, le vent qui siffle,
la plainte des bateaux malmenés
tirant sur les cordes pour s'échapper,
animaux blessés attachés aux anneaux,
les cornes de brume appellent en vain,
la lumière se fraye un chemin sur l'eau,
dans les flaques d'huile moirées,
des lambeaux de ciel miroitent, pâles,
et, patient, l'horizon sort de l'ombre,
les îles lointaines pointent sous un ciel
clément, les beaux nuages dessinent
les parties disloquées d'un visage,
ainsi naît le sens, dans le mouvement
incertain de la vapeur, juste au-dessus
de la houle bleu nuit frangée de dentelle.
(1er juillet 2015)
Toulouse, Cuisine, 20 février 2015, 9h24. ©JJMarimbert
Mais c'est beau même hors la nuit :) !
RépondreSupprimer:) Oui, tu connais bien, Jos !… Merci.
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