De ma fenêtre

De ma fenêtre
Toulouse, 5 juillet 2014, 21h15

mardi 18 novembre 2014

Sauvage ontologie 32


Au loin batifolent et s'entretuent
les rumeurs de la ville, terreau
des incendies, des leurres, des images
où scintillent les idéaux mythiques,
où les balles font de l'amour une proie,
où la douceur coule des regards
au milieu des gravats et des cris.
La grande marée dépose sur le sable,
algues rouges et coques vides,
débris de bois, de filets, de cageots,
et tous les rêves de marins inconnus.
Alors commence le vrai voyage,
l'errance, ni terme ni fil, au gré du vent,
seule façon de caresser le monde,
de s'y perdre afin de renaître,
de narguer la mort à chaque pas,
voyages de Sinbad ou de Cristoforo, 
de Marco Polo et du Captain Cook,
de La Pérouse disparu à Vanikoro,
toujours là-bas avec ses équipages,
vaillants découvreurs des hauts-fonds,
cuir tanné par le sel et la soif de ciel,
vers d'autres terres, d'autres mers,
des îles et des côtes sauvages, habitées
de femmes gracieuses et de pêcheurs
de perles bleues, loin de tout,
à l'ombre bariolée des cocotiers,
ainsi, l'être file entre les rochers,
traque l'horizon et sillonne l'absence,
attendait-il son train retardé
pour cause de rails rouillés.

(18 novembre 2014)
Hendaye, 13 août 2014, 16h34. ©JJMarimbert


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