De ma fenêtre

De ma fenêtre
Toulouse, 5 juillet 2014, 21h15

jeudi 20 novembre 2014

La nuit 15


Cette nuit, l'Autan souffle si fort
que les volets chantent,
les cyprès sont fous,
le lampadaire titube, et,
du trottoir au tissu d'étoiles gonflé à bloc,
tout ce que j'ai jeté par la fenêtre
tourne avec les feuilles sèches,
je vois passer dans un grand tourbillon
les années, les images, les carnets
où je note tout, c'est inutile, mais
je m'accroche à, à quoi, et les étagères,
le bureau, la chaise, mille petits riens,
tout est soulevé par les cris du vent,
ou bien est-ce moi qui crie,
je ne reconnais pas ma voix,
maintenant c'est la porte qui bat,
elle est toujours ouverte, qui sait,
après tout tu n'es pas si loin,
mais ce vent rappelle une page
de Moby Dick, ou du Quichotte,
je ne sais plus, agrippé au garde-corps,
il n'y a plus rien dans la chambre,
il faudra que je pense à racheter un lit,
j'oublie tout, le vent est d'une violence,
je ne sais comment j'ai fermé la fenêtre,
un oiseau se débat, quelle idée,
ses ailes tapent contre la vitre,
son bec pique le mur, et,
au moment où je crains le pire,
je n'entends plus rien,
je me demande même si tu existes,
mais non, c'est ridicule,
autant demander si la mer est salée.

(20 novembre 2014)

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