De ma fenêtre

De ma fenêtre
Toulouse, 5 juillet 2014, 21h15

mercredi 3 septembre 2014

Sauvage ontologie 14


Le vent glacé de
la médisance siffle
sous les portes
couche les arbres
fait fuir les oiseaux
se tordre les feuilles
des jeunes pousses
battre les fenêtres
l'air est nauséabond
mensonges masqués
maquillés d'innocence
illusion du paraître
pare-être à la mode
source des guerres
des injustices des larmes
violence faite à l'être
mais l'être résiste et
quitte l'ambiance délétère
de la petitesse du mal
plutôt que de subir
ce qui assombrit et
risque de détruire
la beauté des regards
qui seuls comptent
pour l'harmonie céleste
étalait-il de la confiture
de myrtilles sauvages
sur ses tartines grillées.


Ah rire de tout de soi
des oripeaux des leurres
des grimages des peurs
du corps et des pensées
mais pas des fous
mais pas des ruisseaux
bordés de mousse fraîche
qu'un pied maladroit
détache d'une roche noire
et brillante palpitant de
joie dans les éclats de l'eau
courant impétueuse et libre
vers les lacs l'océan les nuages
rire de tout sauf du mépris
si facile devant la faiblesse
rire de sa propre faiblesse
sauf du combat de l'être
dans l'ombre du sous-bois
ni sérieux ni orgueil ni envie
mais dressé contre le vent
putride dont même l'humus
au délicat parfum ne veut
humus où se cache la girole
non pourriture puante qui
se délecte de couardise
écoutait-il un lied de Mahler
pensant à la belle journée
qui venait de s'offrir à lui
en un lointain regard furtif.


Ne plus rien voir plus rien
marcher sans fin
seulement des traces
ici là une ampoule
devant un seuil de roseaux peints
surmonté de grappes rouges
traces de pas
une vieille femme tient serré
son châle de nuit
assise sur un fauteuil en bois
ne plus rien voir
marcher
il pleuvine la peau revit
le vent des montagnes
fait frémir l'acacia du jardin
les petites feuilles pointues
tombent sur la margelle du puits
où un garçon joue à jeter
des cailloux en criant
c'est la guerre c'est la guerre
un cheval hennit dans son enclos
se remet à brouter l'herbe rare
sous un ciel hérissé de maïs
la vieille femme raconte
entre deux dents c'était il y a
non ne rien savoir
oublier le chemin
le ciel est sale où aller
où poser le corps
l'être est fourbu mais heureux
la vieille femme rit
la vallée s'illumine de joie
l'enfant part en courant
vers la rivière où se cache l'ennemi
regardait-il à sa fenêtre
les toits en feu dans le soleil.

(1er septembre 2014)
Chemin Henri IV, près de Pau. 28 juillet 2013, 17h32. ©JJMarimbert


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