Des goélands fixent
l'horizon face au vent
il marche regard au loin
petits crabes translucides
paillettes de gélatine
fuient à ses pieds
sable durci par l'eau
ses empreintes
brillent gommées
frange d'écume sale
ses orteils s'effritent
peu à peu chevilles et
jambes de sable rongées
par la fine lame d'eau
il ne bouge plus et voit
ses cuisses son sexe
son ventre disparaître
dans l'eau trouble
il agite les bras
voudrait crier
son torse de sable gris
petites falaises battues par
une houle enfantine
jusqu'à n'être qu'un bloc
informe que l'eau suce
sa tête se perd dans le sable
ses yeux s'enfoncent
grains opaques et nacrés
coquillages écrasés par
le temps soulevés par la mer
il épouse le courant
vague parmi les vagues
son corps liquide ondule
et s'étire les goélands
s'envolent en ricanant
il roule vers la plage
explose sur la grève
se reconstitue aspiré
par la profondeur des rêves
qui le propulse plein ciel
il voit un homme
marcher sur le bord
son visage dilaté
il le tire par les pieds
et rejoint les hauts-fonds.
(13 août 2014)
Handaye, 15 août 2014, 16h04. ©JJMarimbert
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