De ma fenêtre

De ma fenêtre
Toulouse, 5 juillet 2014, 21h15

mardi 26 août 2014

Sauvage ontologie 11

Quand le jour
et la nuit
tombent
en un recueil
ultime du
chuchotement
des feuilles
des oiseaux
des nuages
l'être fredonne
un air de guitare
se ressaisit-il
empoignant
le bastingage
du Biladi
en vue de
Gibraltar.


Rincer assiette
et verre
sur fond de radio
plier le linge
aimer cela
écrire un rien
réprimer l'envers
poster une lettre
sourire à
une passante
rejoindre le
fleuve
au fil de l'être
passe la mort
au loin
frissonna-t-il
pensant à
son premier
amour.


Laisser portes
fenêtres ouvertes
en grand dans
toutes les pièces
entrer les abeilles
les papillons les
arbres aussi
les oiseaux les
fantômes la nuit
le jour les rires
les pleurs du ballon
dans la rue des vélos
du camion-poubelle
le froid le chaud
la pluie et l'air
le courant d'être
dans le sang
dans la bouche
tout le corps
en éveil
ouvrait-il la
porte coulissante
du garage
pensant à la liste
des courses
oubliée.


Vertige ineffable du
radical départ
ronde enfantine
nous n'irons plus au bois
des ombres joyeuses
les lauriers sont coupés
décor peint à la hâte
la belle que voilà
la laiss'rons nous danser
pour cacher l'abîme
intérieur de la peine
entrez dans la danse
et l'être vit
résister tenir bon
voyez comme on danse
au creux des sourires
du ciel sauvage
et clément des amis
embrassez qui vous
voulez embrassez
vite et follement
sautez dansez
écoutait-il
le chant des oiseaux
impatients d'en
découdre avec
les nuages.


Chemin pierreux
du hasard frangé
de branches basses
de fourrés piquetés
raisin des ours mûres
hampes toxiques de
digitales enflammées
éclats de boutons d'or
sillonné de racines
troué par les sabots
de ravines fendu
la boiterie de l'être
vers la cime dressé
ne lui fait pas
perdre ses ailes
croisa-t-il
un arbre muet
de tant de ciel offert
aux caprices du vent.

(26août 2014)
"La Salamandre", Carpentras, 22 juillet 2014, 22h01. ©JJMarimbert


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