De ma fenêtre

De ma fenêtre
Toulouse, 5 juillet 2014, 21h15

dimanche 24 août 2014

Sauvage ontologie 10


L'hôtel dort
draps froissés
bataille de l'être
ombre zébrée
des persiennes
ocres entrouvertes
losanges carrelés
bruits de rues d'une
ville inconnue
petite place ronde
bancs de pierre
de longs fils
de soi pendent
aux fenêtres
noua-t-il
sa gorge
à un voilier
en partance.


Dans la solitude
de l'être
se terre
un monde inhabité
de torrents joyeux
de vallées de lumière
de forêts profondes
de fleuves puissants
d'îlots ombragés
de villes à venir
de visages solaires
regarda-t-il
absent
le ciel.


Les dieux n'existant
pas ou mais où
l'être bâtit
en plein soleil
et sous la pluie
un château de sable
sur une plage
de temps
jonchée d'aiguilles
cassées
affichait-il
un sourire
de carnaval
en papier mâché.


Douce aridité
des cailloux usés
voyageurs égarés
du sable mouillé
sous le pied nu
être résistant
vain combat
plaie du temps
jamais ne se ferme
s'habillait-il
à la hâte
pour rejoindre
ses rêves.


Tandis qu'au loin
batifolent s'entretuent
les rumeurs de la ville
la marée dépose sur
la grève
algues rouges
coques vides
débris de bois
de filets de cageots
l'être file
entre les rochers
traque l'horizon
sillonne l'absence
attendait-il
son train
retardé pour cause
de rails rouillés.


C'est à peine
si l'eau
baigne ses pieds
fine lame
translucide
sur les galets
les caressant
être dilué
feuille liquide
et fraîche
les recouvre
se retire
se fond
à l'horizon
entrait-il dans
la ville dévastée
par la nuit
prêt à tout
reconstruire.

(24 août 2014)
Hendaye, 12 août 2014, 10h26. ©JJMarimbert


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