De ma fenêtre

De ma fenêtre
Toulouse, 5 juillet 2014, 21h15

jeudi 7 août 2014

Le lombric


Ses bottes crottées collent
au sol détrempé
les mottes grasses luisent
le petit matin glisse
ses voiles de brume
entre les horizons
et butte mollement
contre le bosquet.

Hésitant entre ciel
et lac gelé il avance
plein sillon grossier
semelles alourdies
fuyant la nuit perlée
la nuit qui là-bas
veille et l'attend
filet tissé d'espoirs
vains il se tient au
milieu du champ.

Collines douces
petite route hérissée
de poteaux encordés
les nuages perdent
ici là leur trop-plein
l'air frais envahit
ses poumons il s'affale
mains à plat matière
tranchée par le soc.

Regard perdu dans la
reptation péristaltique
d'un beau lombric rose
se vautrant avec délice
dans le fatras labouré
plongeant au cœur
de la terre des racines
des feuilles pourries des
carcasses décomposées.

Fouissant malaxant l'origine
jamais las de creuser
de purifier l'eau retenue
en son corps souple
danse de ses anneaux
sur sa paume se tord
l'ombilic du monde
aveugle cherche
à rejoindre le sol.

Il lève les yeux
soleil pâle il libère
le ver et rejoint
la route tel un
scaphandrier foulant
les abysses enveloppé
de neige marine.

(7 août 2014)

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